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  • Photo du rédacteurTremplin Sud

Sensations fortes sur le "Sunlight Island Run": André raconte

Dernière mise à jour : 29 août 2020


Coup de Mistral annoncé ce dimanche 23 août 2020 sur Marseille.


Privé de la QuadraSolo Duo car mon équipier s’est blessé, je décide d’ouvrir le record « Sunlight Island Run » de Marseille à Porquerolles organisé par le SYCOM (Sunlight Yacht Club of Malmousque).

Le bateau est prêt, le bonhomme aussi : je me lance en solitaire !


08h30 : je pars du Frioul


Je prends mes marques avec un vent établi de Nord Ouest (30-40 noeuds au 350°) dans la rade marseillaise, magnifique, mais bien agitée. Les rafales sont fortes, je privilégie la prudence et me prépare pour une allure de travers : solent, gennaker et 1 ris dans la grand voile.




Le bateau de l’organisation arrive et le « shooting photo » commence. Le semi-rigide bondit de vagues en vagues mené d’une main de maître par Yannick de Localanque. Antoine s’agite avec son appareil sous des gerbes d’eau. J’entends (presque) les cris enthousiastes et encouragements des 8 personnes à bord qui sont trempées mais s’éclatent, ça sent la grosse ambiance du Sud ;-) C’est beaucoup plus sportif et solitaire pour moi…


Le semi-rigide prépare le chrono et se met en place au départ entre Canoubier Soudaras et l’île aux pendus: la pression monte !


10h49 : je passe la ligne, bon départ !


La rade sud est moins agitée, je fais rapidement sauter le ris, la machine accélère, petite pointe de vitesse à 18 noeuds, c’est parti pour un parcours en ligne directe de 44 milles nautiques.




Passé l'île Maïre à la sortie de la rade, le logiciel de routage Adrena me fait passer près de la côte. Connaisseur des lieux, je sais que le vent accélère fort sous les îles de Riou mais le logiciel ne prend pas en compte ni les risques de départ au lof lorsque les rafales dépassent allègrement les 40 noeuds, ni le temps perdu en manœuvres pour relancer le bateau. Je préfère assurer une vitesse plus régulière et pars vers le large.

Le vent adonne rapidement au 270°, je navigue au largue (allure portante du bateau). J'ai envie d'envoyer le spi mais les conditions météos m’incitent à la prudence : le vent est très rafaleux, les vagues sont hautes, peu espacées, irrégulières. A part quelques oiseaux, il n’y a aucun bateau à l’horizon. Seul sur l’eau et en solitaire, je décide de naviguer en bon marin car les manoeuvres d’empannage sont physiques et risquées sur ce bolide : il faut enrouler le gennaker, gérer les bastaques, faire passer la grand voile et le solent sans partir au Lof, puis dérouler le gennaker. L’empannage sous spi est encore plus tendu pour le matériel et le bonhomme. Je décide de limiter les manoeuvres et de rester sous gennaker. La route sera plus longue mais plus sûre.





J’attends une molle (vent moins fort) et j’empanne : manoeuvre réussie ! Le bateau va vite, les écrans affichent régulièrement 16/18 noeuds : ça vibre, ça hurle sous la coque, le bateau est ravi et s’exprime. Je rattrape les vagues, passe à travers celles de devant... Une pointe à 20,5 noeuds me propulse dans une plongée sous-marine qui m’ouvre les taquets de drisse et me projette en arrière : j’ai eu du nez de m'attacher court près de la barre !


Les sensations sont fortes, le bateau est facile à la barre, je suis trempé mais heureux d’être en Méditerranée avec une mer chaude. J’arrive à faire des images avec ma GoPro lorsque les conditions sont moins musclées. Les moments les plus forts resteront immortalisés dans ma mémoire.


A l’approche du Cap Sicié, le vent adonne encore et passe au 260°. Je décide de tirer un contre bord court pour me recaler, affaler le gennaker et gréer mon spi. Je ré-empanne et mon spi voit enfin le jour avec plus de 30 noeuds. Yes ! J'arrive à mieux glisser sous le vent, un régal !


Porquerolles, la passe du Grand Ribeau et la tourelle de la Jaume Garde sont très vite en vue. Le semi-rigide m’attend patiemment avec l’organisation du IYCH : c’est déjà fini !

15h27 : je passe la ligne d’arrivée.


Tout va bien : pas de casse, ni blessure, et une bonne dose d’adrénaline et d’endorphine stockées. Le Run est réalisé en 4h 38 minutes. J’ai parcouru 57 milles nautiques à une vitesse moyenne de 12,3 noeuds.




Je n'ai qu'une envie, recommencer pour améliorer mon temps, et partager ce long Run avec des passionnés qui aimeraient, eux aussi, vivre cette expérience inoubliable !

Je remercie :


Antoine Beysens pour son talent de photographe dans une rade de Marseille démontée,


Localanque pour la qualité de leur prestation et leur professionalisme,


Le Sunlight Yacht Club of Malmousque (SYCOM) pour cette très belle initiative ouverte toute l’année aux amateurs et régatiers aguerris,


L’International Yacht Club de Hyères (IYCH) pour leur accueil à mon arrivée à Porquerolles,

Port Napoleon pour leur parfaite base logistique.



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